
10 choses que vous ne saviez pas sur Georges Braque
Georges Braque (1882-1963), souvent surnommé le fondateur du cubisme, fut l'un des artistes les plus admirés de sa génération, méritant les éloges de l'État et de ses collègues. artistes. Son nom est rarement mentionné sans référence à son contemporain Picasso, mais sa contribution à l'abstraction était tout aussi remarquable et sa personnalité plus sereine que celle de son célèbre ami et rival. Nous avons compilé dix faits pour donner un aperçu plus approfondi de la vie de l’artiste.
Il a raté le baccalauréat
Braque n'aimait pas l'école et n'était pas un élève exceptionnel. Il a dit que "il n'y avait rien de remarquable dans mes premiers dessins [...] et même s'il y en avait eu, le professeur aurait été tout à fait incapable de s'en rendre compte." (Richardson, J., The Penguin Modern Painters) Braque s'est formé pour devenir peintre-décorateur comme son père, ce qui lui a permis d'expérimenter les surfaces en bois illusionnistes qui caractérisent son œuvre.
Le père de Braque a décoré la villa Caillebotte
Le jeune Braque a côtoyé de nombreux artistes : l'un de ses premiers souvenirs est celui de voir son père décorer la villa de Gustave Caillebotte. Braque et son père dessinaient ensemble, copiant des illustrations de Gil Blas et se promenaient à minuit dans la sous-préfecture voisine pour récupérer des affiches d'artistes de la publication, notamment Toulouse-Lautrec et Steinlen.
Matisse rejette les paysages de Braque pour le Salon d’Automne de 1908
Braque soutenait que Matisse, membre du jury du Salon d’Automne en 1908, avait rejeté une sélection des paysages cézanniens de Braque. Une des raisons supposées de la décision de Matisse est une amertume qu'il ressentait parce que Braque l'avait abandonné pour Picasso. Officiellement, les œuvres ont été rejetées parce qu'elles étaient composées de "petits cubes" ; marquant les origines du 'Cubisme'.
Georges Braque - Studio V, 1949-50. Huile sur toile. 57 7/8 x 69 1/2" (147 x 176,5 cm). Acquis grâce au legs Lillie P. Bliss (par échange). Collection MoMA. © 2019 Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris
Il a reçu la Croix de Guerre et la Légion d'Honneur
Braque fut mobilisé en 1914 et les tranchées eurent un effet marqué sur sa pratique artistique et sa santé. En 1915, il reçut une grave blessure à la tête qui le rendit temporairement aveugle et nécessita une trépanation pour recouvrer la vue. Invalidé hors du service actif, Braque a recommencé à exercer en 1916, cette fois informé par la guerre. Sa vision artistique a changé lorsque, dans les tranchées, son homme chauve-souris a transformé un seau en brasero, y perçant des trous avec un baronnet, le remplissant de coca et y allumant le feu. L'événement a fait prendre conscience à Braque que tout est sujet à métamorphose et change selon les circonstances.
Au départ, Braque n’était pas impressionné par « Les Demoiselles d’Avignon » de Picasso
Braque n’a pas immédiatement apprécié l’œuvre phare de Picasso, mais les deux hommes ont néanmoins développé une relation étroite. Introduits par Apollinaire, les artistes ont exploré les philosophies de l'abstraction et, en 1912, Braque a expérimenté la sculpture en carton et en papier, ce qui lui a valu le surnom de « Wilbur Wright » de Picasso. Les deux artistes se sont efforcés d’éliminer l’élément personnel de la peinture, refusant de signer leurs œuvres et éliminant l’écriture manuscrite. Picasso accompagnait Braque à la gare lors de son départ pour la guerre ; cependant, la relation s’est affaiblie après le retour de Braque et n’a jamais été ravivée.
Braque gardait un crâne dans son atelier
Symbolisant l'angoisse provoquée par l'aube de la Seconde Guerre mondiale, la présence de crânes dans les natures mortes de Braque est visible dès 1937. L'artiste appréciait les problèmes formels de masse et de composition que présentait le crâne et le transformait en palette de fortune, en dualité dont l'artiste jouissait. Bien que le crâne ne soit visible nulle part ailleurs dans l’œuvre de l’artiste, Braque avait un amour éternel pour les objets qui prenaient vie au toucher, d’où le motif des instruments de musique.
Georges Braque - G. Braque, Braque Graveur, Berggruen & Cie, 1953. Lithographie en six couleurs. 24 x 16 1/2" (60,9 x 41,9 cm). Collection MoMA. © 2019 Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris
Braque a présenté Joan Miró à Aimé Maeght
Pendant la drôle de guerre, Braque s'installe à Varengeville et invite Miró à rester. Pour Miró, cette période fut influente ; Braque a enseigné le poker à l'artiste et Miró a appris plusieurs techniques de Braque, notamment le procédé à la cire perdue – pour réaliser des sculptures en métal sculpté – et le revêtement des toiles avec une couche de céruse ou de caséine. Miró et Maeght se sont rencontrés à Varengeville et cette rencontre s'est ensuite révélée fructueuse.
Il pourrait laisser un tableau inachevé pendant des décennies
Braque a laissé des années des œuvres comme « Guéridon » (commencé en 1930 et achevé en 1952) avant de les terminer. Cela a conduit à des interruptions stylistiques dans son œuvre, certaines œuvres présentant des techniques beaucoup plus antérieures étant introduites dans sa production actuelle. La patience inimitable de Braque explique cette pratique, l’artiste attendant que les œuvres révèlent leur identité.
Braque a été le premier artiste vivant à avoir une exposition personnelle au Louvre
L'artiste fut chargé de peindre trois plafonds de la salle étrusque du Louvre. Les trois panneaux représentent un grand oiseau, motif des dernières étapes de la vie de Braque. Braque pensait le motif « universel », lui permettant de peindre l'espace tout en respectant les contraintes bidimensionnelles. En 1961, Braque bénéficie d'une exposition personnelle au Louvre, L'Atelier de Braque.
Georges Braque - Guitare, 1913. Papier imprimé et peint découpé et collé, fusain, crayon et gouache sur toile gesso. 39 1/4 x 25 5/8" (99,7 x 65,1 cm). Acquis grâce au legs Lillie P. Bliss (par échange). Collection MoMA. © 2019 Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris
Il est enterré dans un cimetière au sommet d'une falaise à Varengeville.
Braque a passé les trente dernières années de sa vie à Varengeville (France) et sa présence est marquée par trois vitraux qu'il a conçus pour la chapelle. Après des funérailles nationales, Braque a été enterré dans le cimetière de Varengeville aux côtés d'artistes dont Jean-Francis Auburtin et Paul Nelson. Le cimetière situé au sommet de la falaise recule d'environ un mètre par an, malgré de nombreuses tentatives de prévention : comme les vestiges qu'il recèle, le cimetière est victime des éléments. Une fin poignante, peut-être, pour un artiste qui apprécie la métamorphose et les circonstances.
Image à la une : Georges Braque - Nature morte avec verre et lettres, 1914. Papier imprimé découpé et collé, fusain, pastel et crayon sur papier. 20 1/8 x 28 1/8" (51,1 x 71,4 cm). Collection Joan et Lester Avnet. Collection MoMA. © 2019 Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris.
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