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Article: L'art Louise Bourgeois et la réduction des formes

Louise Bourgeois Art and the Reduction of Form

L'art Louise Bourgeois et la réduction des formes

Pour ceux qui voient l’art abstrait comme un chemin vers une vie plus introspective et épanouissante, Louis Bourgeois était l’incarnation d’un idéal. Mais pas à cause de ses honneurs ou de ses récompenses, ni de la célébrité qu’elle a acquise : bien au contraire. C'est parce que l'l'art Louis Bourgeois parle de ce qui est pertinent pour notre vie quotidienne. Pour paraphraser Gichin Funakoshi, le père du karaté moderne, lorsque nous réalisons à quel point quelque chose est lié à notre vie quotidienne, nous découvrons son essence. Le monde de l’art est trop souvent défini par des manifestes et divisé en mouvements, époques et styles. Les artistes sont trop souvent classés selon leur sexe, leur race, leur nationalité et leur parcours scolaire. On oublie facilement que la véritable valeur de l’art existe au-delà de ces considérations mesquines. L’œuvre de Louise Bourgeois s’élève avec assurance au-dessus des classifications. Sa contribution esthétique habite avec sérieux un espace à la fois figuratif et symbolique. C'est grotesque et pourtant sublime. Elle explore toutes les disciplines imaginables, sans jamais s’attacher à une tendance particulière, et invente pourtant quelques tendances au passage. Au cours d'une carrière de sept décennies, elle a réalisé ce que peu d'autres artistes abstraits ont réussi : elle a créé des œuvres d'art personnelles et universelles.

Forces contradictoires

Louise Bourgeois est née dans une famille contradictoire. Son père était un pourvoyeur prospère, mais il représentait également la plus grande menace pour la sécurité de Louise. Ses parents étaient partenaires dans les affaires et dans la vie, mais son père se livrait sans vergogne à des relations sexuelles qui menaçaient la stabilité des deux. La nounou et tutrice de Louise, censée la protéger et la guider, était en fait la maîtresse de son père. La mère de Louise, tisserande pour l’entreprise textile familiale, était une force aimante et protectrice et était son plus fervent défenseur, mais elle était également physiquement faible et finit par mourir jeune.

Tout au long de sa jeunesse, Louise a été témoin de la brutalité quotidienne d'un foyer à la fois défini et menacé par l'affection. Elle a fait l’expérience de la vérité brute sur la fragilité du caractère humain. Elle ressentait de la jalousie, de la rage, de la peur, de la solitude et de la confusion. Pourtant, elle n’a jamais manqué d’abri, de nourriture, de vêtements ou d’école. Elle était aimée et chérie, au moins par un de ses parents. À la mort de sa mère, Louise avait 21 ans et étudiait les mathématiques à l'université. Plutôt que de continuer sur cette voie, ce que son père désirait pour elle, Louise s’est inspirée du décès de sa mère pour changer radicalement sa vie. Elle a tracé un chemin qui lui permettra de confronter et d’exprimer ses sentiments. Elle a abandonné les mathématiques et s'est consacrée à vivre la vie d'un artiste.

Sculpture de Louise Bourgeois

Louise Bourgeois - FEMME, 2005. Bronze, patine nitrate d'argent. 13 × 16 1/2 × 7 3/4 po ; 33 × 41,9 × 19,7 cm. © 2018 La Fondation Easton

Symbolisme et psychothérapie

Pendant six ans après la mort de sa mère, Louise a étudié l'art et a acquis une éducation pratique en visitant les ateliers d'artistes à succès et en participant à leurs expositions. À l’âge de 27 ans, elle ouvre brièvement une boutique dans un coin du magasin de textile de son père, vendant des tirages d’art. Il lui a permis d'utiliser l'espace puisqu'il s'agissait d'une entreprise commerciale. Un jour, dans la boutique, elle engage la conversation avec un collectionneur. Puis, comme elle le dit, « entre discussions sur le surréalisme et les dernières tendances », ils se sont mariés.

Ce collectionneur était Robert Goldwater, un historien de l’art américain respecté. Robert et Louise ont déménagé à New York où Louise a continué à étudier l'art et a élargi la gamme de sa production esthétique. Influencée par le surréalisme et le concept de psychothérapie, Louise s'est tournée vers son enfance traumatisante comme sujet de son art. Elle a développé un langage symbolique de formes basé sur une combinaison de ses souvenirs et de ses rêves.

Louise Bourgeois artiste peintre

Louise Bourgeois - Donner ou prendre (Comment vous sentez-vous ce matin), 1990. Sculpture en bronze coulé et poli. 4 1/2 × 9 × 6 pouces ; 11,4 × 22,9 × 15,2 cm. Édition 5/20. Caviar20, Toronto. © 2018 La Fondation Easton

Le symbolisme de Louise Bourgeois

Le langage visuel symbolique de Louise consistait en des images personnelles qui, pour elle, avaient une signification évidente. Mais aux yeux des spectateurs, son art semblait sauvage, audacieux, abstrait et même choquant. L’une des formes symboliques les plus courantes de Louise était l’araignée. Dès les années 1940, Louise a incorporé des araignées et des toiles dans des dessins et des gravures, et a même produit une série d'œuvres abstraites au crochet inspirées de la toile. Elle a expliqué que les araignées étaient une référence symbolique à sa mère. Sa mère était tisserande et, comme sa mère, les araignées sont des protectrices puisqu'elles mangent les moustiques, qui propagent des maladies. 

Finalement, ses formes d'araignée ont pris une échelle monumentale, atteignant un sommet avec une sculpture de 9 mètres de haut intitulée Maman. En plus des araignées, le langage visuel symbolique de Bourgeois comprenait des cages, des maisons, des organes génitaux masculins et féminins, des objets domestiques comme des chaises et des vêtements, et elle représentait aussi souvent des formes biomorphiques qui ressemblent à des parties du corps. L'une de ses œuvres les plus célèbres s'intitule La Destruction du Père et présente une sélection d'objets ressemblant à des organes et de la chair étalés sur une table, entourés d'orbes évoquant une bouche géante ouverte pleine de dents.

Louise Bourgeois Araignée

Louise Bourgeois - Spider, 1997. Acier, tapisserie, bois, verre, tissu, caoutchouc, argent, or et os. 177 × 262 × 204 pouces ; 449,6 × 665,5 × 518,2 cm. © 2018 La Fondation Easton

Isolés ensemble

Le fil conducteur de l’ensemble du travail de Bourgeois est que toutes ses images se rapportent à ses expériences privées et personnelles. L’un des sentiments les plus puissants qu’elle cherchait à partager avec ses téléspectateurs était celui de l’interaction entre la convivialité et l’isolement. Dans les années 1940, elle crée une série de formes sculpturales faisant référence à diverses personnes qu’elle connaissait. Elle expose les formes d'une manière qui semble aléatoire. Mais peu à peu, en regardant les arrangements, les formes individuelles commencent à exprimer leurs caractéristiques et chacune acquiert une personnalité individuelle jusqu'à ce qu'un sentiment d'interaction évolue entre elles.

Les sentiments de convivialité et d'isolement font également partie intégrante d'une série d'objets sculpturaux fabriqués par Bourgeois dans les années 1950, une époque où elle se concentrait sur le côté le plus doux de la vie inspiré par son mari et ses enfants. Des objets tels que Night Garden, Cumul I  et Clamart Other représentent chacun un rassemblement de formes. Les rassemblements semblent organiques, mais ils semblent également représenter des entités qui se sont regroupées pour se protéger ou se réconforter.

Couple de couteaux Louise Bourgeois

Louise Bourgeois - Couple de couteaux, 1949 (casting 1991). Bronze et acier inoxydable. 67 1/2 × 12 × 12 pouces ; 171,5 × 30,5 × 30,5 cm. Hauser et Wirth. © 2018 La Fondation Easton

Au-delà des étiquettes

Bien que de nombreuses œuvres de Bourgeois semblent figuratives, l’essence de son travail est qu’elle est symbolique et personnelle. Elle représente souvent la nudité et se concentre sur la forme féminine, mais elle nie catégoriquement toute déclaration sociale ou politique dans son travail. Elle était une femme et la sexualité était une force puissante dans son éducation ; il y avait peu ou pas d’agenda social ou politique prévu dans de telles images. Néanmoins, en raison des images puissantes présentes dans une grande partie de son travail, elle a souvent été identifiée à l’art féministe et LGBTQ. Même si elle ne s’opposerait peut-être pas à une telle représentation si elle était en vie aujourd’hui, elle a également clairement déclaré que son objectif n’était d’aborder aucune de ces questions dans son travail. Elle a dit un jour : « Mon travail traite de problèmes qui sont pré-genres. Par exemple, la jalousie n’est ni masculine ni féminine. »

Il est logique de considérer le travail de Bourgeois à un niveau personnel. Après tout, son symbolisme est relatif à ses propres expériences. Néanmoins, chacun de nous peut y trouver quelque chose à quoi s'identifier. Si nous sommes ouverts, nous pouvons l’accepter dans la perspective d’une sagesse plus large. Lorsque nous pouvons voir un corps et ne pas penser en termes d’homme ou de femme, nous devenons moins isolés et plus universellement humains. Lorsque nous nous permettons de bénéficier à la fois de la souffrance et de l’amour de nos semblables, le résultat final est une valeur ajoutée à la fois à leur expérience et à la nôtre.

Image en vedette : Louise Bourgeois - Arc de l'Hystérie, 1993. Bronze, patine polie. 33 × 40 × 23 pouces ; 83,8 × 101,6 × 58,4 cm. Le Musée d'Art Moderne de New York. © 2018 La Fondation Easton
Toutes les images utilisées à des fins d'illustration uniquement
Par Phillip Barcio

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