
La semaine de l'art abstrait - De personne à personne
Certaines personnes disent que l'art n'a pas de sens. D'autres insistent sur le fait qu'il est le réservoir de tout sens. Nous trouvons le débat sans objet. Nous ne sommes pas intéressés par ce qu'une peinture, ou même toutes les peintures, signifient. Nous sommes simplement reconnaissants pour ce que l'art a fait. Que fait l'art, demandez-vous ? L'art nous a montré nos meilleurs selves. Chaque œuvre d'art représente un moment où un humain, ou un groupe d'humains, a suspendu sa nature animale suffisamment longtemps pour créer quelque chose. C'est louable, pour le dire simplement. François Pinault ne manquerait pas d'être d'accord. Pinault possède la maison de vente aux enchères Christies. Il finance actuellement la transformation du bâtiment de la Bourse des matières premières de Paris en musée pour abriter sa collection d'art personnelle. Cette semaine, il a annoncé qu'il accélérait le projet afin de lutter contre la récente violence qui frappe le monde, citant le théoricien de l'art français du 20ème siècle André Malraux, qui a affirmé : "L'art est le chemin le plus court de l'homme à l'homme." Dans cet esprit, cette semaine, nous aimerions mettre en avant quatre expositions d'art abstrait actuelles ou à venir mettant en valeur l'art et les artistes qui, d'une certaine manière, interrogent nos connexions les uns aux autres et à nos moi supérieurs.
Mark Bradford : recevez des appels sur votre téléphone portable depuis la prison du musée d'art contemporain de Saint-Louis
À voir jusqu'au 21 août 2016
Les détritus urbains sont souvent le support de prédilection de l'artiste Mark Bradford, basé à Los Angeles. Pour cette exposition, Bradford présente 38 peintures collées à partir de fragments d'affiches trouvées expliquant les difficultés rencontrées par les prisonniers lorsqu'ils tentent d'appeler quelqu'un avec un téléphone portable, ce qui est difficile car de nombreux opérateurs de téléphonie mobile limitent les appels à frais virés.
Alma Thomas, Le Studio Museum de Harlem, New York
À voir jusqu'au 30 octobre 2016
Alma Thomas est devenue la première femme noire à présenter une exposition personnelle au Whitney à l'âge de 80 ans. Cela s'est produit en 1972, 12 ans seulement après que Thomas se soit consacré à la peinture à plein temps. Avant cela, Thomas a passé 36 ans à enseigner au collège, contribuant ainsi à établir des liens avec les enfants de manière à leur apprendre à apprécier l'art. Cette exposition complète des peintures de Thomas offre l’occasion d’apprécier son immense contribution, et souvent sous-estimée, à l’art abstrait du XXe siècle.
Alma Thomas - Feuilles d'automne flottant dans la brise, 1973
Gabriel de la Mora : Inscriptions sonores sur tissu, The Drawing Center, New York
À voir jusqu'au 2 septembre 2016
Pour cette exposition, Gabriel de la Mora a encadré 55 paires d'écrans d'enceintes stéréo trouvés. Au fil des années, voire des décennies, les écrans ont adopté des motifs géométriques provoqués par les ondes sonores qui les traversaient. Cette version contemporaine du ready-made relie nos yeux et nos oreilles, ainsi que notre présent, à un rappel étrange et subtil du passé.
Gabriel de la Mora - Fragil
John Blackburn : Nature matérielle, Osborne Samuel Gallery, Londres
À l'affiche du 8 septembre au 1er octobre 2016
Dans les années 1960, alors qu’il avait encore la trentaine, John Blackburn était au bord de la gloire. Mais alors que sa carrière artistique décollait, sa fille de 10 ans tomba malade et eut besoin d'une greffe de rein. Blackburn a suspendu sa pratique pour faire don de son propre rein. La préparation, l'opération et le temps de récupération qui a suivi ont mis fin à son élan. En 2006, à l'âge de 73 ans, il présente sa première exposition personnelle depuis 1968. Depuis lors, heureusement, l'intérêt pour son travail n'a cessé de croître. Cette exposition présente les nouvelles œuvres de Blackburn aux côtés de nombreuses œuvres qu’il réalisait avant de quitter la scène dans les années 1960.
John Blackburn - Trois formes penchées à gauche, 2008
Image en vedette : Mark Bradford - Oeuvre